dimanche 30 septembre 2007

Le petit mot de la semaine :

Vite ralentissons !
Quand il n’y a plus de temps à perdre,
mieux vaut prendre tout son temps.

  CHEAP 

 
   Ce qu’il y a de plus désespérant dans l’achat de produits cheaps, outre l’exploitation de la main-d’œuvre et la dégradation de l’art, c’est la surabondance de leur déchet, presque immédiat.

   C’est écrit en grosse lettre sur le devant d’un magasin Walmart (Matane) : 
 
                        « NOS PRIX SONT PLUS BAS »

   On aurait pu dire aussi :

                        « NOS PRODUITS VALENT PAS CHER ».

   Car c’est bien de ça qu’il s’agit; moins un produit est cher, moins il vaut. À l’inverse, plus on paie, plus on obtient. C’est une loi commerciale universelle. Va pour le papier de toilette, quoiqu’encore..., mais il faut de temps en temps en avoir pour son argent.

Voici, mon slogan :

« POURQUOI PAYER MOINS CHER QUAND ON PEUT PAYER PLUS CHER? »

   Payer moins cher, c’est encourager la réduction qu’on fait subir à la qualité, le service, la responsabilité, la garantie, le salaire du travailleur (à qui on a tous quelque chose à vendre), les marges bénéficiaires - la seule raison pour laquelle on nous offre encore ce produit ou service - et bien sûr la qualité de notre environnement quotidien.

   Quand on achète cheap on finit par penser cheap et on considère avec de moins en moins de respect notre entourage ainsi dévalorisé. Consommation passagère, satisfaction approximative et poubelles pleines.


***

FAIRE PLUS AVEC MOINS

C’est quoi l’idée, patron ? Un tour de magie ?
Pourquoi faire plus avec moins ?
Il y a pénurie ? Péril ? Urgence ? Danger ? Panique ? Malheur ? ...
- C’est pas pour faire plus de profit j’espère ?
- Non, non, non, non, non. C’est juste pour qu’on devienne plus meilleur.
- OUF !
- Tu sais mon p’tit gars, dans le monde d’aujourd’hui faut être plus productif, plus efficace. FAUT PERFORMER.
- Faire mieux avec autant, c’est pas bon ça ? Faire autant avec un peu moins, c’est pas bon ça ?
- C’est pas pire ! Mais faut se dépasser dans la vie. Et pour ça, il faut quitter sa zone de confort. Aujourd’hui, l’idée « management » c’est : on vous en donne moins, et avec ça vous nous en donnez plus. C’est donnant, donnant !
...
- Ouais, ben vous ferez plus avec moins mais pas avec moé !

(Voilà ce que Zorro-Repos a répondu, puis il a ajouté…)

Soyons plus productifs, efficaces, d’accord,
Mais en travaillant moins
C’est ça l’intelligence :
Moins d’efforts pour plus de confort.
Le travail c’est pour éloigner la misère,
Pas l’entretenir.

Le travail si ce n’est pas une passion,
C’est une mortification.
Il ne faut pas encourager ça.

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La semaine prochaine, on pose les vraies questions :
Est-ce que les animaux croient en Dieu ?
Si mon texte est prêt… Sinon je vous passe un poème, comme un film plate à la télé, en entendant.

dimanche 23 septembre 2007

Le petit mot de la semaine:

Le bonheur, je le reconnais quand il passe.
Je le salue toujours et il m’envoie la main.

La cigale et la fourmi....suite

Cette semaine, pour changer de ton, une fable . La revanche de la cigale.
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LA CIGALE ET LA FOURMI
Appendice

La cigale réfléchit, puis dit :
« Ma foi, l’idée en est fort bonne;
Sans prétendre de ma personne
Pour ce bel art non plus
De talent ne suis dépourvue »
Et d’abord pour se réchauffer
Elle se mit à danser
Elle parut tant à l’aise
Qu’elle plut, ne vous déplaise!
Au roi colimaçon qui passait
Et qui, comme chacun sait,
Est fervent admirateur
Des maîtres danseurs.
Il l’a paya fort cher
Pendant tout l’hiver.
Quand au beau temps revenu
Elle retourna chanter dans les rues
Elle rencontra sa voisine
La fourmi toute chagrine.
« Qu’avez-vous, lui dit la chanteuse,
Vous semblez bien malheureuse? »
« Il y a ma pauvre amie,
Lui dit la fourmi,
Que je suis vieille et près de mourir. »
La cigale n’est pas rancunière
C’est là sa grande qualité.
« Ne soyez pas si triste,
Lui dit l’artiste,
Moi, toute jeune vous l’avoue
Je mourrai bien avant vous.
Car jamais vous ne verrez m’user
Quand je saurai m’amuser.
Il est au moins une saison où je chante,
Il en est aucune où vous ne travailliez.
Mais il en est toujours une où l'on meurt.
Si la mort est triste,
Qu’au moins la vie soit gaie ! »

La vie suivra notre caractère :
Un bref amusement ou une longue misère.
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La semaine prochaine, une critique. La revanche de Zorro-Dépôt,
celui qui fait grimper le prix de la rénovation au Québec !
... À ne pas manquer.

dimanche 16 septembre 2007

LA VIE :
On vient au monde avec.
Et c’est pour la vie !

C’est grave donner la vie.
On ne la reprendra plus jamais.
Et l’autre est pris avec.
Pour la vie.

Ce que nous sommes ;
C'est comme ça qu'on est venu au monde.
Rien demandé, rien choisi.
C’est comme ça.
Et c’est pour la vie.
Faudra endurer:
Son sexe, sa race, son époque,
Sa tête, son cœur et ses tares.
C’est comme ça.
Et c’est pour la vie.
Rien demandé, rien choisi.
Content, pas content.
Sans faute et sans mérite.
(Comment peuvent-ils les cons
être fiers de ce qu’ils sont ?)


Les infortunés de mauvais destins;
Laids, idiots, vicieux, mal formés,
Ceux-là qui ont hérité du mauvais rôle,
Ceux-là que personne ne voudrait être,
Même pas eux,
C’est quand même leur seule vie.
Et c’est pour la vie.
Faudra endurer.
Sans rien pouvoir changer.
Faudra endurer,
Et leurs misères
Et le reproche des autres
Qui ont été épargnés.


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La mort c’est triste quand on veut vivre
Et encore plus triste quand on ne veut plus vivre

ENSUITE, L’HUMILITÉ

Ça c’est un peu plus dur.
D’accord pour le respect de la vie, de l’homme, du lecteur et tout et tout, mais devoir admettre que tout ce que je pense et tout ce que je dis est tout à fait réfutable, et ce, pas par n’importe quel con mais bien moi-même, c’est un peu plus dur !

Si on est honnête, toujours en quête de Vérité, ce n’est qu'une question de temps ou de point de vue pour qu’un jour on change de camp si on vit assez longtemps. Surtout si on y réfléchit toujours. Réfléchir c’est douter. Certains cherchent les arguments favorables, d'autres, c'est mon cas, ne font que s'astiner, se contredire. C'est tannant.

Les arguments c’est bien mais ça ne vient pas facilement à bout d’une conviction. Une conviction c’est bien mais ça ne vient pas facilement à bout des préjugés. Des préjugés c’est bien… non c’est pas bien. Enfin, je crois.

Plus je réfléchis plus je doute. Plus je doute plus je réfléchis. Ça fait des nuits (et des pages)blanches…

Je ne suis sûr que d’une chose : c’est que je me trompe.

Et même en disant ça je me trompe probablement. (!?)

Admirables, les gens sûrs d’eux.
On les voit passer à cent milles à l’heure
Fiers et convaincus
Visant le nord
Boussole en main
Sûrs et certains
Péremptoires :
« Par là, le nord. »
Droit devant
Rien au hasard
Foncent vers le nord
Bang!...
Un arbre au nord.
Un gros arbre.

Parfois c’est l’avantage, ils ne s’en rendent pas compte et meurent sur le coup. Sans se douter de rien.

On n’entend que fracas dans cette forêt morale et philosophique!


On n'est sûr de rien; n’affirmons pas trop fort nos idées. Un peu d’humilité serait sage. Changer de camp c’est bien mais c’est gênant quand on a trop trompété avant. N’affirmons pas trop fort nos idées.

Dans un débat bien campé il y a des brillants de chaque côté.
Comment se fait-il que ces brillants-là n’ont pas la même opinion ?
Comment ça se fait qu’ils se contredisent en rivalisant des meilleurs arguments, qu’aucun ne se donne raison à la fin ? Parfois on voit des transfuges; on se dit « AH! » , et puis on remarque qu’il y en a des deux côtés. Que ça se balance encore. On les voit marquer des points à profusion, mais ça finit toujours par une nulle quand même.

Si les brillants ne parviennent pas à se convaincre entre eux, alors moi, qui suis plutôt mat, imaginez …

Je vais me tromper c’est certain. Presque à tout coup.

ON N'EST SÛR DE RIEN.


NE ME PARLEZ PAS DE LA SCIENCE ! Ce n’est qu’un exercice humain et bien commode pour faire l’unanimité (temporaire) entre nous, comprendre et manipuler avec constance notre environnement. L’instinct fait déjà mieux que ça pour l’espèce. Et l’instinct ne se trompe à peu près jamais. C’est bien de comprendre comment un oiseau vole, mais ce n’est pas ça qui le fait voler. Il ne comprend rien et il vole. Il se soigne lui-même et ça marche. Il a faim, il mange, et voilà: un mal de moins.

Comprendre c’est excitant mais ce n’est qu’une manie. Un divertissement bien humain. Qui nous rapporte, vous dîtes ? Bah! On verra bien à la fin. Peut-être si un jour on ne meurt plus. Peut-être si un jour on n'a plus besoin de manger. Il faudra d’abord évaluer le degré de béatitude de l’animal, après on se comparera.

Mais nous on peut agir sur l’animal, vous dîtes encore? Ouais, comme la température sur nous. Comme un petit tremblement de terre quand ELLE sent parfois qu’on l’oublie. La nature nous domine bien plus que l’inverse.

Rien n’est sûr je disais…
Quoi encore ? Les mathématiques? Ben oui. Ou une règle en plastique tiens! Tout ça c’est bien pratique. Mais on n'invente rien avec ça, on convient, on mesure. C’est tout. Selon notre entendement, rien de plus. C’est comme les couleurs: on les a observées, nommées, comprises… mais existent-elles autrement que pour l’œil humain? En ferons-nous une loi universelle ? Je ne sais pas... Je ne sais pas tout !
Mais c’est fatigant à la fin, d'être interrompu tout le temps!
Est-ce que je peux finir cette chronique tranquille? On n'est qu’au début de cet essai. On aura tout le temps d’en discuter plus loin. Pour l’instant voulez-vous bien admettre que je me trompe. JE ME TROMPE. J’en suis sûr.

Bon. Qu’est-ce qu’on disait avant?

Toutes mes prises de positions, mes convictions, mes opinions sont temporairement vraies pour moi-même. Elles sont réfléchies, n’en doutez pas, sincères et possiblement justes pour un certain nombre de mes contemporains. Mais je dois admettre qu’elles ne valent pas plus que leurs contraires. Pas croyable hein!

Alors, je fais quoi ? Je ferme ma gueule ? Idéalement oui. Mais comme elle ne ferme pas bien, alors il faudra m’endurer en considérant pour la suite que tout est arbitraire et que c’est moi l’arbitre ! Borgne, distrait, incertain... mais honnête.

Il ne faudra pas se prendre trop au sérieux, ni vous ni moi, mais on s’emploiera quand même à ne pas trop dire de niaiseries.

« Je promets de me tromper le plus intelligemment possible. »

Voilà. Poursuivons.

dimanche 2 septembre 2007

D'ABORD, LE RESPECT


Un être vivant c'est quelque chose de tout à fait REMARQUABLE. Appelez ça créature de Dieu si vous voulez, mais c’est prodigieusement remarquable. Ceux qui croient en Dieu doivent être plus impressionnés et intimidés que moi encore devant tout être vivant de la Création. Je les imagine mal, en tout cas, écraser du pied l’araignée et rapporter la chose écrabouillée à son Créateur ! Surtout quand celui-ci est TOUT-PUISSANT !!

Quoiqu’il en soit, la vie est une chose immensément respectable.
Imaginez maintenant quand il s’agit d’un être humain! Quelqu’un qui a comme vous et moi cette conscience de la vie et surtout de la mort.

OH!… Mes hommages et mes respects !

Et ma pitié. Quelles créatures tragiques nous sommes ! Ouverts au sublime, conscients du sacré, et totalement contenus dans un rôle dont la destinée nous échappe. Nous sommes tous des morts à venir, des consciences à s’éteindre. Rendons-nous la vie belle car la mort sera longue !

Tout être vivant est un prodige.

En observant la vie, j’ai l’impression d’assister, assis au premier rang, à une scène grandiose jouée par des acteurs de grand talent. On connaît la pièce; on sait qu’à la fin ils meurent, on sait que chacun lutte pour l’amour de tous, de tout et surtout de soi-même. Mais chaque épisode nous réserve toujours les plus grandes surprises. Que d’imagination ! Quel spectacle ! BRAVO !

Je crois que c’est un peu à ça que pense le puma en voyant un lama. Nous partageons la vie, cette quête d’amour et crainte de la mort. Tout le reste n’est que divertissement.

Devant un être vivant : d’abord le respect.

...Après? Après, eh bien, il faut bien manger !


*

Un mot de bienvenue,

BIENVENUE
(UN MOT)

AVANT-PROPOS


Bien sûr qu’on écrit pour soi d’abord. Ce n’est même pas un exercice choisi. C’est une réponse systématique comme un réflexe involontaire à des stimuli qui vous assaillent le cœur et l’esprit. Bien sûr, même sur une île déserte j’écrirais mes réflexions, mes pensées, comme une recette de ce qu’on a préparé pour soi-même, pour continuer, pour ne pas recommencer toujours à zéro. Mais si je mets tout ça au propre, c’est donc pour publier ?


Publier c’est ouvrir la porte aux autres, les laisser entrer chez-soi. Ça demande une certaine impudeur, un sans-gêne parfois présomptueux, et dans mon cas, une insouciante entreprise : ils verront mon désordre mental, ils passeront des commentaires désobligeants sur mon intérieur, ils médiront de moi c’est sûr. Fini, ma belle intimité ! Peut-être que je ne pourrai même plus les mettre dehors. Et tout ça pourquoi ? Orgueil, narcissisme et vanité ? Probablement. J’HÉSITE.


Mais j’en aurais tellement voulu à Prévert, Brassens et tutti quanti de ne pas avoir ouvert leur porte. En publiant, ils m’ont reçu à leur table. Ce que j’y ai pris a modifié ma perception du monde. Je leur dois plusieurs instants de bonheur et de lumière. Ce que j’y ai pris, je le remettrai. À ma façon, sans grand génie, mais en bon disciple qui ouvre sa table à son tour, même sur son île déserte, pour produire un petit divertissement et susciter quelques réflexions aux futurs naufragés qui pourraient bien venir s’y échouer après ma mort. JE PUBLIE.

*