dimanche 11 octobre 2009

Tiens, voilà un nouveau plomb à sauter. Un bien petit plomb.




La mode


Ah, cette foutue idée d’être moderne. Il faut sonner moderne, avoir le son à la mode d’aujourd’hui. Que c’est ennuyant ! Tous ces modernes qui se reprennent l’un l’autre, s’imitent, se copient à l’infini. C’est la mode : c'est tout, sauf original. Un éteignoir à la création, une religion bête et étouffante menée par les intégristes que sont ces gens branchés. Ces gens-là ne sont pas libres, du fait qu’ils sont branchés, justement. Ce sont toujours les premiers suiveux qui sont devant mononcle, matante bien sûr, mais toujours en arrière des créateurs. Toujours dans l’imitation. Mais attention, pas d’un style ancien, juste nouveau. Ça paraît moins, j’imagine.

La mode ! Petit confort des sans esprits. Toutes les coiffures finissent toujours par revenir à la mode, ne vous découragez pas. C’est comme les cravates : un jour elles sont larges, puis minces, puis larges… bref, n’en jetez aucune, à moins qu’elle soit laide, parce qu’elle le sera toujours, mais sinon, attendez, elle finira bien par revenir à la mode. La terre est ronde, ne l’oublions pas; on finit toujours par repasser sur nos pas.

On n’a pas à être moderne, on a à être personnel. La création ne s’embête pas des procédés plus ou moins à la mode. Une sculpture sur bois est un procédé ancien, une femme nue (stylisée ou non) une représentation éculée, pourtant on en fait toujours des créations, parce que l’artiste y met sa touche personnelle. ET C’EST TOUT !

La mode ! Un mode bien commode, rassurant et regroupant. Un dénominateur commun, très commun. Ça permet de passer ce qui est mauvais, parce qu’autrement le temps ne le permettra pas. Le bon de toute façon passera, que ce soit la mode ou non, et le temps le retiendra.

Enfin, je me résume : pour moi, un mauvais son est un mauvais son, une facilité, une facilité, un coup de cœur, un coup de cœur, une bêtise, une bêtise, un chat, un chat. Mais la mode n’en distingue jamais rien. On s’en trouve presque toujours ridicule sur les photos une fois la mode passée. L’esprit (ou le bon goût) nous revient alors comme après un endoctrinement de guru. On se réveille, on revoit ça, et on n’en revient pas.

Le goût du jour est souvent douteux, puis il écœure à la longue. Heureusement qu’il est du jour. Alors si vous n’êtes pas de ce goût-là, ce n’est pas vraiment une mauvaise nouvelle; vous êtes un peu en avance, ou en retard, selon le groupe qui est passé ou repassera. La terre est ronde, je le répète : on finira bien par être rejoint. Il suffit d’attendre que ça passe. Comme la mode.



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