dimanche 21 juin 2009

Aujourd’hui, fête des Pères, je vous présente le mien. Il y aura bientôt six ans on le portait en terre. Voici l’hommage présenté.


Un homme heureux



J’ai connu un homme heureux,
un homme entier avec ses défauts et ses qualités.
Un homme simple qui aimait la vie,
et la vie aussi, je crois, l’a beaucoup aimé,
l’épargnant à tout le moins à de mauvais destins.
Elle en a fait, j’en suis témoin,
un homme heureux.
Un intrépide, fou ou courageux,
capable d’épuiser en une seule journée
deux anges gardiens des mieux formés.
En tout cas, il y avait quelque part
quelqu’un qui tenait à lui.
Ou c’était peut-être tout notre amour réuni.

Je vous parle d’un homme
avec une forte personnalité
qui prenait beaucoup de place,
parfois même dérangeant,
mais le plus souvent arrangeant.
Et jamais, jamais ennuyant.

J’ai connu un homme simple, sans chichi.
Sans grandes manières, mais jamais vulgaire.
Un homme de principes et de parole.
Un homme de bon jugement et de gros bon sens.
Mais surtout, j’ai connu un homme heureux.

Un homme heureux, donc sans histoire,
avec cent histoires pour nous faire rire.
Un homme simple pouvant se contenter
d’épouser que la plus belle femme du quartier.
Un homme sans compromis n’achetant, selon lui,
que les meilleurs produits...
et, étonnamment, toujours les moins chers !
Un homme fier et pas envieux
vu que déjà, lui,
il l’était irlandais !

Mais plus que tout ça,
j’ai connu un homme heureux.

Pour beaucoup réussir dans la vie
demande qu’on acquiert diplômes,
reconnaissances, titres et fortunes.
Pour plusieurs la valeur ou le mérite
se mesure de médailles et de gloire.
À chacun son modèle.
À toutes ces vies de gens riches et célèbres
moi j’envie d’abord celle d’un homme heureux.

On connaît un homme heureux quand il dit :
« Quand y en aura pu, y en aura d’autres »
quand il s’appelle « Joe Meilleur,
si ça fait pas ici, ça f’ra ailleurs »
quand il chante : « Pas de culottes !».

Un homme heureux, quand c’est votre père,
c’est un être immense !

C’était un homme heureux
vous pouvez vérifier.
Je vous laisse choisir au hasard :
un lundi matin d’octobre,
un mercredi soir de novembre,
chez lui, au travail, ou ailleurs,
et, à peu près, à toutes les périodes de sa vie;
je vous laisse choisir,
et je peux vous dire, sans regarder,
que vous le trouvez en train de s’amuser
ou de siffler en travaillant.
Même ici, en ce moment,
je soupçonne que c’est encore lui
le moins malheureux.

Papa, pour nous, tu viens de passer
dans une nouvelle dimension.
Comment c’est ? On sait pas.
Mais j’aime à penser que
s’il n’y a rien
au moins tu ne le sais pas.
Et que s’il y a quelque chose...
tu sais déjà
qu’on se retrouvera tous.

En attendant, je te salue
au nom du fils et du père
que je suis maintenant.
Amen !
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