dimanche 1 mars 2009

La crise économique; réjouissons-nous !


"Où sont rendus nos dimanches?" Voilà le titre d’une chanson qui suggère de prendre le temps de vivre. Au moins un jour par semaine. Un jour seulement, pour s’arrêter un peu, profiter enfin de ce qu’on a tant ramassé. Un jour où on ne travaille pas, on ne produit rien, un jour où on ne consomme pas, on n’achète rien. Une trêve dans cette infernale course à l’AVOIR.

Ça implique bien sûr que l’économie recule de 15 % (un jour sur sept), mais bon, il reste bien six autres jours, c’est amplement suffisant.

Une grippe vous force à garder le lit? Tant mieux! Vous aviez besoin de repos, c'est quoi le problème ? Évidemment c’eût été mieux de rester au lit sans la grippe… mais bon, puisqu’il faut vous forcer.

Quel beau dimanche après-midi !

Mais je suis seul dans le parc. Ma femme magasine – y’a des spéciaux –, mon chum tond le gazon – y’é long–, mon frère travaille aujourd’hui – son employeur a annoncé des spéciaux–, je suis tout seul. Il n’y a que l’itinérant pour me tenir compagnie, les autres sont retenus par leur compagnie…
Un autre jour ? Oubliez-ca. Les autres jours de la semaine on travaille. Samedi, alors ? Oubliez-ca. On court, on est occupé à faire tout ce qu’on n’a pas eu le temps de faire la semaine (comme tondre le gazon… qui, ma foi, fait exprès pour être long cette journée-là). Mais il reste le dimanche ? Oubliez-ca. Le dimanche c’est temps double ; le temps double du samedi.

On vivra quand, bon Yeu ? Quand on s’ra vieux ? Entre le bowling et le bingo sur quelques médications ?

Moi, je veux maintenant. Je veux, le dimanche, retrouver les miens. Peut-on avoir un souper en famille, baptême, sans qu’il en manque toujours un retenu quelque part dans un quart de travail déshumanisé ? À faire quoi, je vous le demande ? À remplir une van pour qu’elle soit prête dès le lundi matin. Pour ne pas perdre de temps !?

Moi, je me réjouis que le monde (hélas bien obligé) me rejoigne ce jour-là. Oui, on y laissera 15 % de rendement, peut-être, mais on vivra un peu, bondance! On vivra un peu de notre abondance.

Transformons cette crise en prise de conscience.

Alléluia ! Enfin un peu d’humanité à l’horizon.
Et pour 15 % , c’est pas cher.


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