dimanche 11 novembre 2007

Le petit mot de la semaine

La mort est imminente.
Je me tue à le répéter.
COGITO ERGO SUM *

La belle affaire ! En quoi ça m’est utile ? Et c’est qui « je » ? Et c’est quoi « pense » ? Pourquoi vouloir m’affirmer « hors de (presque) tout doute » ce que je sens bien ? Ce que je conçois même très bien ?

C’est pas sur l’existence que j’aimerais être rassuré, mais plutôt sur le contraire : la non-existence, le néant. La mort en fait. On ne meurt (ou naît) que pour les autres je crois. Mais vis-à-vis soi ? C’est tout un acte de foi que de croire qu’on fut né, qu’avant on n’existait pas, qu’on mourra et qu’on ne sera plus jamais. Tout un acte de foi ! Car je ne sais pas ne pas être. Je ne pourrai jamais même le savoir sans forcément être. Ma question : Y-AT-IL AUTRE CHOSE QUE L’EXISTENCE ? Sortez-moi un cogito là-dessus, s.v.p..

S’il n’y a que l’existence, et qu’un seul état, la conscience, alors, conséquemment, il n’y a que l’éternité. Pour tous. Pour tout être conscient de son état. La conscience ne peut être hors de l’existence. Et il n’y a que l’existence….Enfin ! ! !

Je dis que la conscience ne peut pas prendre congé d’elle-même. On ne peut pas être conscient qu’on ne l’est pas. Je ne suis que conscient pour moi-même. Bien sûr je veux bien croire que je vais mourir, rassurez-vous. Et plutôt deux fois qu’une !? J’en suis conscient. Mais ça me trouble de penser que je serai le seul à ne jamais savoir que je ne suis plus conscient.** Je vais partir avec toute ma conscience que je ne saurai jamais avoir perdue. Comme sous une anesthésie générale ; on n’a pas eu connaissance du temps passé. On n’a même pas senti qu’il y a eu une coupure du temps. Au réveil, on comprend, on imagine, on en prend conscience. Autrement, s’il n’y avait pas eu de réveil, la vie finissait sans qu’on le sache en regardant l’anesthésiste nous piquer dans le bras en nous disant qu’on va partir (sans vraiment le croire tout à fait). Donc, si c’est comme ça, resterai-je à l’agonie à tout jamais, alors que vous m’avez vu mourir, mais que je ne le sais toujours pas? Fixé à mon agonie éternellement !? Ahhhhh…

Il faut que Dieu existe. Qu’il y ait une vie après la mort. Que toutes les fables qu’on entend soient vraies. Sinon je change d’idée : on n’est plus éternel. On va finir par prendre conscience, juste une seconde - s’il le faut - qu’on n’a plus conscience, que c’est fini, qu’on est mort.
ET TANT PIS POUR CETTE ABSURDITÉ. Voilà.

Vite, un match d’hockey.


* Je pense donc je suis, le hit de Descartes.
** C’est de la philosophie pure. Pas le droit aux croyances religieuses forcément douteuses, falsifiables.

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La semaine prochaine, on relaxe les cellules. Ce sera JOUR DE BUANDERIE, deuxième tableau.