dimanche 16 septembre 2007

LA VIE :
On vient au monde avec.
Et c’est pour la vie !

C’est grave donner la vie.
On ne la reprendra plus jamais.
Et l’autre est pris avec.
Pour la vie.

Ce que nous sommes ;
C'est comme ça qu'on est venu au monde.
Rien demandé, rien choisi.
C’est comme ça.
Et c’est pour la vie.
Faudra endurer:
Son sexe, sa race, son époque,
Sa tête, son cœur et ses tares.
C’est comme ça.
Et c’est pour la vie.
Rien demandé, rien choisi.
Content, pas content.
Sans faute et sans mérite.
(Comment peuvent-ils les cons
être fiers de ce qu’ils sont ?)


Les infortunés de mauvais destins;
Laids, idiots, vicieux, mal formés,
Ceux-là qui ont hérité du mauvais rôle,
Ceux-là que personne ne voudrait être,
Même pas eux,
C’est quand même leur seule vie.
Et c’est pour la vie.
Faudra endurer.
Sans rien pouvoir changer.
Faudra endurer,
Et leurs misères
Et le reproche des autres
Qui ont été épargnés.


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La mort c’est triste quand on veut vivre
Et encore plus triste quand on ne veut plus vivre

ENSUITE, L’HUMILITÉ

Ça c’est un peu plus dur.
D’accord pour le respect de la vie, de l’homme, du lecteur et tout et tout, mais devoir admettre que tout ce que je pense et tout ce que je dis est tout à fait réfutable, et ce, pas par n’importe quel con mais bien moi-même, c’est un peu plus dur !

Si on est honnête, toujours en quête de Vérité, ce n’est qu'une question de temps ou de point de vue pour qu’un jour on change de camp si on vit assez longtemps. Surtout si on y réfléchit toujours. Réfléchir c’est douter. Certains cherchent les arguments favorables, d'autres, c'est mon cas, ne font que s'astiner, se contredire. C'est tannant.

Les arguments c’est bien mais ça ne vient pas facilement à bout d’une conviction. Une conviction c’est bien mais ça ne vient pas facilement à bout des préjugés. Des préjugés c’est bien… non c’est pas bien. Enfin, je crois.

Plus je réfléchis plus je doute. Plus je doute plus je réfléchis. Ça fait des nuits (et des pages)blanches…

Je ne suis sûr que d’une chose : c’est que je me trompe.

Et même en disant ça je me trompe probablement. (!?)

Admirables, les gens sûrs d’eux.
On les voit passer à cent milles à l’heure
Fiers et convaincus
Visant le nord
Boussole en main
Sûrs et certains
Péremptoires :
« Par là, le nord. »
Droit devant
Rien au hasard
Foncent vers le nord
Bang!...
Un arbre au nord.
Un gros arbre.

Parfois c’est l’avantage, ils ne s’en rendent pas compte et meurent sur le coup. Sans se douter de rien.

On n’entend que fracas dans cette forêt morale et philosophique!


On n'est sûr de rien; n’affirmons pas trop fort nos idées. Un peu d’humilité serait sage. Changer de camp c’est bien mais c’est gênant quand on a trop trompété avant. N’affirmons pas trop fort nos idées.

Dans un débat bien campé il y a des brillants de chaque côté.
Comment se fait-il que ces brillants-là n’ont pas la même opinion ?
Comment ça se fait qu’ils se contredisent en rivalisant des meilleurs arguments, qu’aucun ne se donne raison à la fin ? Parfois on voit des transfuges; on se dit « AH! » , et puis on remarque qu’il y en a des deux côtés. Que ça se balance encore. On les voit marquer des points à profusion, mais ça finit toujours par une nulle quand même.

Si les brillants ne parviennent pas à se convaincre entre eux, alors moi, qui suis plutôt mat, imaginez …

Je vais me tromper c’est certain. Presque à tout coup.

ON N'EST SÛR DE RIEN.


NE ME PARLEZ PAS DE LA SCIENCE ! Ce n’est qu’un exercice humain et bien commode pour faire l’unanimité (temporaire) entre nous, comprendre et manipuler avec constance notre environnement. L’instinct fait déjà mieux que ça pour l’espèce. Et l’instinct ne se trompe à peu près jamais. C’est bien de comprendre comment un oiseau vole, mais ce n’est pas ça qui le fait voler. Il ne comprend rien et il vole. Il se soigne lui-même et ça marche. Il a faim, il mange, et voilà: un mal de moins.

Comprendre c’est excitant mais ce n’est qu’une manie. Un divertissement bien humain. Qui nous rapporte, vous dîtes ? Bah! On verra bien à la fin. Peut-être si un jour on ne meurt plus. Peut-être si un jour on n'a plus besoin de manger. Il faudra d’abord évaluer le degré de béatitude de l’animal, après on se comparera.

Mais nous on peut agir sur l’animal, vous dîtes encore? Ouais, comme la température sur nous. Comme un petit tremblement de terre quand ELLE sent parfois qu’on l’oublie. La nature nous domine bien plus que l’inverse.

Rien n’est sûr je disais…
Quoi encore ? Les mathématiques? Ben oui. Ou une règle en plastique tiens! Tout ça c’est bien pratique. Mais on n'invente rien avec ça, on convient, on mesure. C’est tout. Selon notre entendement, rien de plus. C’est comme les couleurs: on les a observées, nommées, comprises… mais existent-elles autrement que pour l’œil humain? En ferons-nous une loi universelle ? Je ne sais pas... Je ne sais pas tout !
Mais c’est fatigant à la fin, d'être interrompu tout le temps!
Est-ce que je peux finir cette chronique tranquille? On n'est qu’au début de cet essai. On aura tout le temps d’en discuter plus loin. Pour l’instant voulez-vous bien admettre que je me trompe. JE ME TROMPE. J’en suis sûr.

Bon. Qu’est-ce qu’on disait avant?

Toutes mes prises de positions, mes convictions, mes opinions sont temporairement vraies pour moi-même. Elles sont réfléchies, n’en doutez pas, sincères et possiblement justes pour un certain nombre de mes contemporains. Mais je dois admettre qu’elles ne valent pas plus que leurs contraires. Pas croyable hein!

Alors, je fais quoi ? Je ferme ma gueule ? Idéalement oui. Mais comme elle ne ferme pas bien, alors il faudra m’endurer en considérant pour la suite que tout est arbitraire et que c’est moi l’arbitre ! Borgne, distrait, incertain... mais honnête.

Il ne faudra pas se prendre trop au sérieux, ni vous ni moi, mais on s’emploiera quand même à ne pas trop dire de niaiseries.

« Je promets de me tromper le plus intelligemment possible. »

Voilà. Poursuivons.