dimanche 7 septembre 2008

Chaque jour qui passe, on l’échappe à la mort.



Si dans la vie on craint de prendre un risque, alors on risque de ne rien prendre de la vie. Ne pas changer pour ne pas regretter ne nous empêchera pas de quand même regretter de ne pas avoir changé. C’est tout aussi possible.

En fait, la vie elle-même est passablement risquée, pleine de surprises, de déceptions, d’aventures. Il ne faut pas provoquer le hasard, bien sûr - le hasard est une bête trop susceptible et imprévisible; provoqué il devient chargé de regret et d’amertume - mais faut quand même un peu le tenter, sinon on aura de la vie que le quotidien tiède et dilué, ne conservant que les malheurs prévus : maladies, congédiement, divorce, vieillissement, mort des aimés…

En ne risquant rien on ne se met donc pas pour autant à l’abri. L’option la plus sûre peut tout autant être le mauvais choix. Le destin nous rejoindra d’une manière ou d’une autre. On a peur de mourir de faim et on meurt d’embonpoint. On a peur de mourir dans un accident et on meurt dans notre lit terrassé par un infarctus. On se réfugie contre la foudre, et elle frappe sur notre abri. Le destin est malin et ne tient pas tellement compte de nos protections.

Ne pas risquer est aussi risqué que risquer.

À un certain âge de la vie, chaque jour qui passe, c’est un jour échappé à la mort. Ce jour précieux est-il gagné ou perdu ? Voilà, il est là le risque.

Qui s’emploie à bien faire ce qu’il aime est certain de réussir dans la vie. Ne serait-ce qu’il aura au moins été heureux… en la ratant.

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