dimanche 11 décembre 2016




 
JE VOUS SOUHAITE UN BEAU NOËL !
 
À L'AN PROCHAIN...
 
 
 
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dimanche 1 mai 2016


 
 
Devant le feu        
 (Poème d’Émile Nelligan  /  musique : Serge Timmons)

 
 

Par les hivers anciens, quand nous portions la robe,

Tout petits, frais, rosés, tapageurs et joufflus,

Avec nos grands albums, hélas!  que l’on n’a plus,

Comme on croyait déjà posséder tout le globe !

 

Assis en rond, le soir, au coin du feu, par groupes,

Image sur image, ainsi combien joyeux

Nous feuilletions, voyant, la gloire dans les yeux,

Passer de beaux dragons qui chevauchaient en troupes !

 

Je fus de ces heureux d’alors, mais aujourd’hui,

Les pieds sur les chenets, le front terne d’ennui,

Moi qui me sens toujours l’amertume dans l’âme,

 

J’aperçois défiler, dans un album de flammes,

Ma jeunesse qui va, comme un soldat passant,

Au champ noir de la vie, arme au poing, toute en sang !

 


                                                    ***
 

 

 

dimanche 24 avril 2016

           
          La chaîne alimentaire         
paroles & musique / Serge Timmons
 
 
Un merle a pris un ver
Un ver qui prenait l’air
Le chat caché dans l’herbe
A bondit sur le merle
Il a fait des morceaux
De ce petit oiseau
Qui avait pris un ver
Peut-être un ver de trop
 
On avait oublié
De garder attaché
Le chien méchant de Georges
Qu’y a eu un chat dans gorge
Le chat de mon voisin
Qui s’est mis en maudit
Et a tiré le chien
De deux coups de fusil
 
POW !  POW !
 
Dans la chaîne alimentaire
On est un morceau de viande
On aime son prochain, mon frère
Au moins pendant qu’on le mange
 
Dans la chaîne alimentaire
Y a pas de bout, pas d’abri
Si c’est pas les loups, mon frère
Ce sera les bactéries
 
On a pris le tétéphone
On a pris les moyens
La police a pris l’homme
Qui avait pris le chien
Qui avait pris le chat
Qui avait pris l’oiseau
Qui avait pris le ver
Le ver qui prenait l’air
 
Et l’homme qu’on mit en terre
Fut mangé par les vers
 
***
                                                                             

 

dimanche 17 avril 2016


 
Le vaisseau d'or

       (Musique / Serge Timmons)
 

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!


                                                  Émile Nelligan

***
 
 

dimanche 10 avril 2016


 
 
 
CŒUR BRISÉ 
(Paroles et musique : Serge Timmons)

 
 

Cœur brisé n’a pas d’oreilles

N’a que des yeux pour pleurer

Que la tête entre les jambes

Et les jambes à son cou.

 

Cœur brisé n’a que l’alarme à l’œil

Le silence à tue-tête

Et l’étendue de tout son long,

Et l’étendue de tout son long.

 

Cœur brisé n’a ni queue  ni tête

Il n’a que son cœur…

Et il est brisé.




***

 

dimanche 27 mars 2016



 Les petits chinois de Pâques
 



    — Papa, j’ai besoin de cinq sous pour acheter des petits Chinois.

    Comment ça, c’est pas deux sous?

    — Oui, mais cette semaine il y a un spécial : 3 pour 5 cents. Regarde.


    Effectivement, dans mon cahier de devoir, la maîtresse avait bien fait la mention de l’offre. Notre classe, je crois, traînait sur les autres qui avaient déjà complété leur deuxième tableau et ça mettait un peu de pression sur nous.

   On n’était pas peu fiers d’aller coller le petit Chinois sous la colonne de son nom. Tous les vendredis maman nous donnait les deux sous que ça coûtait avant de partir pour l’école. Sauter une semaine n’était pas bien vu.

    La semaine suivante la promotion était bien sûr terminée, mais j’ai quand même tenté le coup :

 

    — Papa, cinq cents pour du Chinois. 

    — Demande à ta mère.

    — Maman, cinq cents pour du Chinois.

    — Demande à ton père.

    — Papa, maman veut que tu me donnes cinq cents pour du Chinois.

    J’en ai acheté un et j’ai gardé les trois sous pour me payer des négresses. Ça ressemble à mes petits Chinois, mais ça se mange.

 

    Un autre jour, avec mes sous un peu épargnés et les autres un peu volés, je m’étais acheté des pastilles de chocolat au lait en forme de rosette. J’en avais une bonne vingtaine dans un petit sac en papier brun. SAUF QUE, mauvais calcul, j’avais fait l’achat un mardi… Un Mardi gras! Ce qui veut dire le lendemain, Mercredi des Cendres. Ce qui veut dire début du CARÊME! Et le carême, chez nous, on le faisait. On se pratiquait même toute l’année.

    J’avais déposé mon trésor au fond d’un tiroir de ma commode et j’avais dû me résoudre à dormir sous la torture de cette tentation odorante pendant quarante nuits. Et quarante jours! C’est même pas sur la page du calendrier tellement c’est long. Toute cette éternité à attendre, à me languir, les sentir, les compter et recompter, les imaginer, les couver, presque leur donner un nom à chacun. Dès que je revenais de l’école, j’allais, comme un junkie, prendre une snif dans mon petit sac. Je leur parlais et ensemble on comptait les jours : « plus que trente-deux jours mes petits, avant que je vous mange. Soyez bons. »  Et je refermais le sac reprenant un peu mes esprits.  

           

    Est-ce aussi dangereux que la colle? Est-ce que la privation ne crée pas certaines carences obsessives compulsives plus tard? Autrement dit, est-ce que ça rend fou? Je ne sais pas. Mais je sais, depuis ce temps, ce qu’est le désir : c’est la première, et je dirais même l’essentielle, prédisposition au bonheur. Chaque jour, imaginer le plaisir, goûter la chose par avance, c’est déjà vivre la plus grande part de l’extase.

Mais, c’est frustrant!

 

    Plus que douze jours…

Des effluves capiteux sortaient du tiroir pour venir me tenter jusque dans mon lit durant la nuit. Vade retro Chocola!

 

    Plus que trois jours...

Je pouvais maintenant les sentir n’importe où, simplement en me fermant les yeux. Juste à me les imaginer, mon cerveau déclenchait un genre d’enzyme chocolaté qui m’arrivait au nez.

    

    Puis enfin, Pâques est arrivé, ce dimanche pastel de l’année où l’on semble tous ressusciter en même temps d’une longue errance, débouchant abasourdis sur une immense clairière. Après l’interminable messe, c’était la distribution des surprises, et le coup d’envoi : Sus au sucre! Chacun recevait un grand sac dans lequel il trouvait son chocolat en forme de poule, de coco ou de lapin et souvent aussi, un petit panier rempli de jujubes sur de la paille factice. Parfois même un petit cadeau : une corde à danser pour ma sœur, une palette de bolo pour moi (l’affaire la plus plate au monde. Heureusement, ça pétait assez vite et on pouvait s’amuser avec la petite balle brune). 

 

    Ce jour-là, le sucre sortait de partout : des bonbons durs, des caramels mous placés un peu partout dans la maison, des biscuits et des desserts remplissant la table. Même, le jambon était aux ananas, les fèves au lard au sirop d’érable… Mauvaise journée pour les dents.

 

    Je pense de plus en plus que la privation rend fou. 

 

    Avant même d’entamer mon coco, j’avais pris bien soin de quêter le plus possible à gauche et à droite « Maman veut goûter », « Mireille veut goûter », chipant des morceaux, ici et là, négociant la meilleure partie de la poule en chocolat de mon petit frère contre de vagues considérations futures, vidant la plupart des plats de bonbons laissés sans surveillance. Après, SEULEMENT APRÈS, je pouvais attaquer le mien, et là c’était sans quartier. 

                

    Oui, ça rend fou.

 

    Le soir, tournoyant dans mon lit, surexcité en même temps qu’épuisé d’une telle bataille, je me faisais mille reproches : « c’est bête ce que tu fais, l’année prochaine faudra gérer mieux que ça. T’étais pas obligé de tout manger tout de suite. T’es donc ben sarfe! T’aurais pu t’en garder pour demain, mettre le reste dans ton tiroir… »  Soudain, le flash : MES CHOCOLATS! Comment avais-je pu oublier? Ces petits chocolats si longtemps désirés. Si rapidement oubliés…

    Alors dans un ultime effort, émergeant de mon état comateux, je m’étais levé de mon lit, pour réaliser le geste tant de fois imaginé d’ouvrir ce sac et assouvir mon fantasme. Je croyais mettre des heures à laisser fondre une par une ces petites choses sur ma langue, mais finalement je les avais englouties d’un coup, sans réelle conviction. Juste par principe. Et la déception fut grande. La promesse n’avait pas été tenue; on avait convenu qu’ils me procureraient une ivresse sans fin, que ce serait le plus beau jour de ma vie, et au lieu de ça, je me retrouvais à mâchouiller des choses fades, durcies, presque amères. 

 

    De retour dans mon lit, j’avais le cœur lourd, rempli d’une soudaine tristesse : j’avais été trompé et maintenant je n’aurais plus rien à désirer. 

   Pas possible de m’endormir là-dessus. Je m’étais encore levé, mais cette fois pour me rendre au lit de ma mère :

 
 « Maman, j’ai mal au cœur! »


***
 
 

dimanche 20 mars 2016

 
 
                          Le clou                                  
 
 
 
Du temps où j’étais tout luisant
J’avais un avenir séduisant
J’travaillais fort pour devenir
Plus tard un grand clou à finir
 
 
Je rêvais de passer ma vie
Bien planté dans du bois vernis
Au coin d’un endroit stratégique
Avec des amis sympathiques
 
 
Puis un jour, sentiment nouveau,
J’ai rencontré près du niveau
Une vis vicieuse et bien tournée
Dans sa boîte elle m’a emmenée
 
 
Alors j’suis devenu amoureux
Avant de dev’nir malheureux
Elle m’a cloué le cœur, l’ingrate
Pour un d’ces clous à grosse tête plate
 
 
J’ai presque croché sur le coup
Car j’aimais bien l’aimer beaucoup
Elle donnait un lustre à mon fer
Quand elle me faisait des affaires
 
 
Savoir avec qui elle se vautre
L’entendre dire un clou chasse l’autre
M’a fait, et sans que j’exagère,
Rouler en bas de l’étagère
 
 
 
 
Lors, un menuisier maladroit
Sachant rien faire de ses dix doigts
Puis sans dessein par dessus tout
Eut l’envie de cogner des clous
 
 
Son œil débile, sans appel
Cherchait partout et je me rappelle
Son sourire bête quand il me vit
Traînant par là sur l’établi
 
 
Bout de bois en main, v’là qui s’entête
S’cognant s’es doigts, m’cogant sa tête
À toute force je fendis la planche
Il me crochit pour sa revanche
 
 
La rage au cœur, le feu au cul
Comme s’il avait été cocu
Nous jeta dehors sa planche et moi
Et courut se panser les doigts
 
 
On est resté depuis ce temps
Des prisonniers indifférents
Elle me retient, moi je la cloue
Sans se vouloir sans être jaloux
 
 
Je suis un vieux clou tout rouillé
Seul sur une planche mouillée
Qui sert à rien et pire que tout
Qui ne vaut même plus un clou !
 
***
Copyright © 1977  S. Timmons
 
 
 
 

dimanche 13 mars 2016


 

À ma mémoire

 
 

Ô mémoire, paresseuse, infidèle, oublieuse

De tant  d'égarements, tu devrais être honteuse.

Tu t’amuses à ton âge, frivole, insouciante,

Et toujours tu ne m’es jamais qu’inconstante.

Pourquoi donc n’es-tu jamais là quand je t’appelle?

En quel désordre traînes-tu tes instructions nouvelles?

Dis-moi, est-ce trop demander que, de temps en temps,

Me donner la journée et la date en même temps?

Tu viens, tu pars, tu reviens et puis tu repars,

À ta guise et sans presse pour traîner quelque part.

Tu réponds distraitement à une banale question,

Et sitôt fait, tu retournes à ta digestion.

Tu t’amuses à retenir ce que j’ai appris

Me renvoie toujours reprendre ce que tu as pris.

Pour seulement me remettre un prénom ou une date

Il faut que je te supplie ou que je te batte

Commence alors une poursuite intransigeante

Quand je crois te tenir, te voilà changeante.

Et après des heures de ce supplice, épuisé

 Je m’en vais me coucher déçu, inquiet, lassé

Rien ne viendra, ni la trouvaille ni le sommeil

Puis voilà soudain qu’en pleine nuit tu me réveilles

Pour me crier le mot que je ne cherche plus

M’apparaissant insignifiant et superflu.

 Il est des jours où, oubliant même tes défauts,

Je cherche à m’instruire à peu près comme il faut.

Je me concentre à lire quelques pages d’un livre;

Et sitôt terminé j’attends que tu me livres

Sinon les détails au moins les grandes idées.

 Mais à peine ai-je le titre que te voilà vidée.

Alors tout inquiet craignant la déficience

Je perquisitionne avec rage, impatience.

Te sommant de me remettre, là, sur-le-champ,

Ou bien le volume ou bien alors mon argent.

 Car si du livre tu ne retiens pas la lecture

Tu n’oublies pas de me rappeler la facture.

C’est toujours ainsi : on vit en contrariété.

J’ai toujours l’air idiot moi, en société.

Tous les jours pour ne rien oublier je me dois

 D’avoir agenda à la main et ficelle au doigt.

Malgré moi d’un songeur j’offre à voir tous les traits.

Si quelqu’un m’interroge, il me croira distrait.

Les yeux vers le ciel et l’index sur les lèvres,

Ou me grattant la tête rageusement avec fièvre

 Il aura pour réponse que des hésitations

Dans une autre langue, il reposera la question.

Pourquoi n’ai-je pas une faculté qui oublie moins?

Pourquoi donc ne puis-je jamais te prendre à témoin?

J’en vois tant d’autres qui semblent tellement bien pourvus

 Consultant leur mémoire comme lisant une revue.

Elle leur est soumise et fait tout avec emphase.

Ils ne désirent qu’un mot, et elle leur donne la phrase.

Je ne serai jamais moi que doctus cum libro

C’est de ta faute, tu ne m’as jamais aidé trop.

 Enfin, terminons cette chicane et de bonne foi

Allons se rappeler de bons souvenirs pour une fois.

As-tu gardé ce jour où devant assemblée

Je récitais Boileau, et tout allait d’emblée,

Quand, au vingtième vers tu t’es mise à blanchir?

 Il m’a fallu suer alors pour te rafraîchir.

Mais je repris tout de même mon important discours

Sans pour autant obtenir ton précieux concours.

Car subitement, comme ça, sans doute lasse de m’entendre

Tu t’es fermée pour de bon et partis te détendre.

 Je restai la bouche ouverte, vide de son, plein d’émoi.

Tu te souviens. Ah, ce qu’on a bien rit… de moi.

As-tu conservé aussi, attends… laisse-moi voir,

Oui, voilà, cette fois-là, oui ce fameux soir,

Où fièrement gonflé d’une connaissance nouvelle

 J’enseignais à des amis tout ce que je savais d’elle.

Tu m’aidais à répondre à toutes sortes de questions,

Me soufflant des réponses étoffées de mentions?

Mais parmi ceux-là il y avait des érudits

Qui sur plusieurs points, à la fin, m’ont contredit.

 Tu me disais : « Prends pari, allez prends pari »

Les gageures ont monté en de fabuleux prix.

On commença à parler fort, on s’obstina,

C’est dans un livre que le tout se termina.

Ce que ça m’a coûté cher d’orgueil et d’argent.

 Tu me les gardes toujours frais ces souvenirs. Hen!

N’y a-t-il pas eu aussi cette fameuse journée

Où je… Où plutôt quand… Ah! Te voilà fermée.

Ça ne t’intéresse plus; tu remballes les souvenirs.

Et sans pomper maintenant rien ne me peut venir.

 Je devrais me rappeler ce mauvais coup, toutefois,

Allez-va! Je veux bien oublier pour une fois.

 

 

***

dimanche 6 mars 2016


 
Le sac en plastique 

  

Le commis : vous voulez un sac?

Bien sûr que j’en veux un. Ou je peux faire cinq voyages aussi…

Papier ou plastique?

Plastique.

La femme derrière moi, sur un ton de reproche : il existe aussi des sacs réutilisables, c’est moins polluant pour l’environnement.

Je suis en vélo moi, madame. C’est à vous cette grosse voiture? Vous habitez loin d’ici? Avez-vous vraiment besoin d’une mini-van pour traîner votre sac réutilisable?   


Puis-je avoir mon petit sac en plastique?   Qu’est-ce qui vous dit que je vais le jeter ce sac? Je les collectionne. J’en fais des œuvres d’art que vous allez peut-être m’acheter un jour. Je les empile.  Avez-vous une idée de ce que représentent en volume mille sacs en plastique bien pliés? C’est moins, Madame, que votre sac à main en similimachin de soie de taffetas, mauvaise imitation de je ne sais quoi, dont vous bourrez les poubelles tous les cinq ans et qui mettra bien mille ans à se désintégrer. Il a d’ailleurs déjà commencé. Et puis mon petit sac sert à ramasser les déchets : les miens, mais aussi ceux des autres souvent. Tiens, cette sacoche justement rentrerait bien. 

Au commis : Puis-je avoir mon petit sac? C’est pour le remplir de tout ce que vous voulez tant me vendre ici, choses pour la plupart superflues qui ont pollué la planète pour se rendre et finiront en montagne de déchets. Puis-je avoir mon petit sac pour les transporter? Ça nous serait bien utile, et ça masquera un peu vos suremballages de produits bon marché. 

Puis-je l’avoir mon petit sac? J’en ferai bon usage.

 


Ah! Puis j’oubliais, je m’en sers aussi pour y jeter des restes humains.
 

***


Épilogue : Les sacs réutilisables, c’est une très bonne idée.  Faut juste pas se rentrer la tête dedans.  Exemple cet écriteau à la porte d’un COSTCO :

Pensez vert…
Apportez vos sacs !!!


Il serait plus indiqué, selon moi, de suggérer plutôt ceci :

Pensez vert…
N’achetez que le nécessaire !!!


Ce serait préférable. Surtout pour la rime.

***