dimanche 7 juin 2015

 

Apollinaire               

(Paroles et musique : Serge Timmons)

 
 
 
On m’a vu le torse gonflé, le cœur fier
On m’a vu descendre le boulevard hier
Avec un animal en couettes et en jupon
On nous a vus traverser ensemble le pont
 
J’ai pourtant croisé plusieurs qui,  revenant,
Tenaient dans leurs mains leur cœur palpitant
Je n’ai pas compris leurs regards tristes à mourir
Alors je leur ai fait l’aumône d’un sourire
 
 
Je n’ai pas vu non plus ces ombres devant nous
J’en aurais noté trois, mais j’ne comptais que vous
Je vous récitais, sans peine, tout Apollinaire
« L’amour s’en va comme cette eau courante »
L’amour s’en va… Vous étiez absente.
 
Alors on a pris un amour raccourci
Votre cœur craignait les intempéries
Comme une plaisanterie,  vous pensiez que notre amour
Serait bien meilleur s’il était plus court
 
Moi je n’ai rien dit, je n’ai rien pensé
J’avais une blessure profonde à panser...
 
Je n’avais jamais,  même,  fait l’amour avant vous
Vous étiez ma première, mon premier rendez-vous
Je vous récitais, sans peine, tout Apollinaire
« L’amour s’en va comme cette eau courante »
L’amour s’en va… Vous étiez absente.
 
Ne vous trompez pas l’amour est violent
Arrive, met le feu, arrache en s’en allant
Un cœur qu’on sentait battre pour la première fois
Mon cœur qui a perdu l’amour et la foi
 
Toi tu m’aimes, mais moi j’en aime une autre
Qui en aime un autre qui en aime une autre
En fin de compte on y perd presque toujours
Lorsqu’on laisse nos affaires de cœur à l’amour
 
 
Je ne serai plus jamais le même après vous
Comme on revient de guerre et qu’on vit malgré tout
Je sais maintenant toute la peine d’Apollinaire
« L’amour s’en va comme cette eau courante »
L’amour s’en va…  mais jamais l’absente

 
 


 
                                    Copyright © 1978  S. Timmons
 
 
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