JE
JE, le seul sujet dans tout l’univers. Que JE.
Tu, il, elle, nous, vous, ils, ne
sont qu’objets. L’existence n’a pas d’autres
points de départ que JE. Le
MOI du JE ; la SEULE conscience de l’univers.
Le JE
PENSE DONC JE SUIS de Descartes ne se comprend pas, ne se réalise pas sans
le JE. Le premier mot seulement
suffit : JE. Le reste c’est ce que
vous voulez : penser, parler, puer…, et la conclusion c’est forcément
d’être. Et ce seul mot, JE, c’est tout
le mystère. L’indéfinissable. C’est l’illusion commune, convenue, et
pourtant à mon avis, le plus douteux concept.
La plus grande énigme; si JE n’est pas là pour prendre conscience de
VOUS, comment pouvez-vous exister?
On n’en sort jamais. Il n’y a pas de conscience sans existence, et
il ne saurait y avoir d’existence sans conscience. Les philosophes depuis longtemps se sont
interrogés : est-ce qu’un arbre, en forêt désertée, fait du bruit quand il
tombe ? Si on ne peut percevoir un son,
est-ce que ce son existe ? Si oui, tout
ce qu’on ne perçoit pas est susceptible d’exister, car la conscience n’est pas
nécessaire. Mais tout et rien est une
même chose. S’il n’y a rien de
définissable (par son contraire, son absence), qu’y a-t-il ? Rien de définissable, c’est la même chose que
RIEN. Si nous étions tous sourds, absolument
sourds, parlerait-on de bruit? Tout ce
qui est susceptible d’exister, mais qu’on ne percevra jamais, ne devinera
jamais, ni par nos sens, ni par la raison (ou la science qui en est la mesure),
ne saurait exister.
Nous sommes à l’âge de pierre au niveau de
la CONSCIENCE UNIVERSELLE… si une telle conscience existe et est
dominante.
****