dimanche 14 avril 2013


JE

 

   JE, le seul sujet dans tout l’univers.  Que JE.   Tu, il, elle, nous, vous, ils, ne sont qu’objets.  L’existence n’a pas d’autres points de départ que JE.  Le MOI du JE ; la SEULE conscience de l’univers. 

   Le JE PENSE DONC JE SUIS de Descartes ne se comprend pas, ne se réalise pas sans le JE.  Le premier mot seulement suffit : JE.  Le reste c’est ce que vous voulez : penser, parler, puer…, et la conclusion c’est forcément d’être.  Et ce seul mot, JE, c’est tout le mystère.  L’indéfinissable.  C’est l’illusion commune, convenue, et pourtant à mon avis, le plus douteux concept.  La plus grande énigme; si JE n’est pas là pour prendre conscience de VOUS, comment pouvez-vous exister?

   On n’en sort jamais.  Il n’y a pas de conscience sans existence, et il ne saurait y avoir d’existence sans conscience.  Les philosophes depuis longtemps se sont interrogés : est-ce qu’un arbre, en forêt désertée, fait du bruit quand il tombe ?  Si on ne peut percevoir un son, est-ce que ce son existe ?  Si oui, tout ce qu’on ne perçoit pas est susceptible d’exister, car la conscience n’est pas nécessaire.  Mais tout et rien est une même chose.  S’il n’y a rien de définissable (par son contraire, son absence), qu’y a-t-il ?  Rien de définissable, c’est la même chose que RIEN.  Si nous étions tous sourds, absolument sourds, parlerait-on de bruit?  Tout ce qui est susceptible d’exister, mais qu’on ne percevra jamais, ne devinera jamais, ni par nos sens, ni par la raison (ou la science qui en est la mesure), ne saurait exister. 

   Nous sommes à l’âge de pierre au niveau de la CONSCIENCE UNIVERSELLE… si une telle conscience existe et est dominante. 

 

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