dimanche 9 novembre 2014


Brassens à Dieu
(Paroles et musique : Serge Timmons)

 
 
 
Si on veut tant que Dieu existe
C’est pour rendre la mort moins triste
C’est qu’on veut quelqu’un dehors
Qui nous attende à la mort
Et qui surtout nous reconnaisse
Qu’il nous conduise avec sagesse,
Vu que c’est long l’éternité,
Chacun dans sa fraternité
 
T’attendaient pour le Réveillon
Maître Rabelais, François Villon
Les âmes sœur d’un autre temps
Tous enfin rejoints à vingt ans
Ah ! le bon temps que tu te paies
Loin des abrutis, des épais
Pour que l’esprit reste, il faut avant
En avoir eu de son vivant
 
Toi, le modeste, le pornographe
Qui a tant usé mon phonographe
Tu chantes toujours et encore
Bravant les cons, Dieu et la mort
La camarde qui t’en devait une
A cassé ta pipe et ta plume
Pour te conduire à travers ciel
T’expliquer au Père Éternel
  
Oui, il y a de plus odieux,
Je crois, que de n’pas croire en Dieu
C’est comme tant de croyants le font
Croire pour les mauvaises raisons
Considérer comme un intime
Le Tout-Puissant, l’Être Sublime
En faire, ma foi, un coup parti
Un membre en règle du Parti
 
Il me semble un peu trop utile
Même dans leurs causes les plus futiles
S’il fallait qu’il n’existe pas
Pour eux, mon dieu, quel embarras !
En serions-nous plus orphelins
Plus fanatiques, moins chrétiens ?
Peut-on se conduire vraiment plus mal
Dans ce monde quasi infernal ?
 
Mais, si je veux tant que Dieu existe
C’est pour rendre ta mort moins triste
C’est que je veux quelqu’un là-bas
Qui dise : «  Non, toi, tu ne meurs pas »
Plutôt que de fades oraisons
Il a écouté tes chansons
Et bien sûr reconnu pour sien
Le brave poète musicien.
 
 
 
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