dimanche 26 novembre 2017

    LA CHANSON DE L’ORPHELIN        
(Paroles et musique : Serge Timmons)
 
                                     
 
Brassens est mort, Lennon est mort,
Félix est mort, Nino est mort
J’ai plus d’espoir, mon chien est mort
Ils sont tous morts…
Y sont partis, y r’viendront pus
On sait pas où c’qui sont rendus
Moi qui voulais les rencontrer
Avec eux, jouer de la guitare
Peut-être qu’on aurait pu jammer
Un requiem qui swingue à mort.
 
Mon père est mort, ma mère est morte,
Même mon parrain que j’aimais ben
Mon oncle Émard, aussi est mort
Ils sont tous morts…
Ils m’ont laissé pauvre orphelin
Laissés pour mort, mort de chagrin
Moi qui pensais qu’c’était fini
Aussi la tristesse, les remords
Depuis qu’on avait aboli
Une fois pour toutes la peine de mort
 
On pourrait-tu seulement mourir un peu
Le temps d’aller se refaire une beauté
Apprendre à vivre, puis revenir au jeu
Toujours le même, version améliorée
 
Le jour des Morts, dans mes temps morts
C’est en latin, une langue morte
Que j’écoute la prière des Morts
Y disent qu’yé mort, de sa belle mort
Y parlent-tu d’moé, j’bouge pus, j’fais l’mort
J’ai rien vu v’nir dans l’angle mort
On sait pas quand on va mourir
Pis on l’sait pas quand on est mort
Fa que j’présume qu’en attendant
Je suis un genre de mort-vivant
Vivant…
 
 ***
                                                    

dimanche 12 novembre 2017


 
 
 
 
Le jour du Souvenir

 


Souvenons-nous que la guerre est l’échec de nos dirigeants.


Souvenons-nous que nos valeureux soldats sont d’abord des victimes.


Souvenons-nous de tous ces héros qui ont sacrifié leur vie pour défendre notre idéologie contre les barbares, ces hommes prêts à sacrifier leur vie pour défendre leur idéologie. 


Souvenons-nous qu’il y a des fous qui nous incitent à la guerre.

 
Souvenons-nous qu’en les suivant nous sommes tous responsables.


Souvenons-nous que la plus grande menace à l’humanité est l’humanité.

 
Souvenons-nous qu’on oubliera.

 
Souvenons-nous qu’on avait oublié, à peine vingt ans après.

 

 

***

 

 

dimanche 5 novembre 2017

 
                  MANQUÉ D’AMOUR            
(Paroles et musique : Serge Timmons)
 
 
J’ai manqué d’amour moi
Comme une plante a manqué d’eau
C’est pour ça que je bois
Jusqu’à m’en mouiller les os
 
J’ai poussé de travers
Fragile au moindre vent
Desséché comme un ver
Sous le soleil brûlant
 
J’ai besoin d’amour moi
Comme une plante a besoin d’eau
Sinon j’vais crever moi
Finir cul sec dans le Cointreau
 
Ce soir je m’abandonne
La chienne est la plus forte
Non, je n’ai pas de colonne
Et que le diable m’emporte !
 
Quand le feu brûle en dedans
Qu’à mes amours, il y a l’incendie
Ça sent la cendre, le mort-vivant
Vite ça me prend de l’eau... de vie
 
Scotch, rhum, rye, whisky
Où c’qui l’est mon verre?
Ça m’prend ça, c’est tout c’qui
Me retient à l’univers
 
 
Engourdi on est bien
On sent moins les épines
De ces roses de chagrins
Plantées dans la poitrine
 
Petit j’avais souvent des idées de grandeur
Je me voyais géant dans le cœur de maman
Je me croyais super
Dans la tête de mon père
L’indispensable ami
Qu’on recherche dans la vie
 
 
Mais dès qu’on ne me voyait plus
C’tait comme si je n’existais plus
On m’avait oublié
C’est comme ça depuis toujours
J’me fais chier de manquer d’amour
Et je bois pour m’oublier
 
Mais demain, c’est fini, j’bois pu
J’fais un homme de moé
J’bois pu, j’fume pu, j’sacre pu
Ça f’ra un bum de moins
J’prends ma vie en main
Enlevez vos pattes de là
J’m’as dire comme Desjardins
J’m’a faire un bon gars
 
Mais demain, c’est loin, ben loin
C’est p’t’être même jamais
Fa qu’à soir on en profite
Parce que la vie passe vite
Hic et nunc, carpe diem
Aye ! J’ai fait mon latin quand même
Allez, allez, santé !  J’te paye un verre
J’t’aime ben toé, 
Qu’est-ce qu’on disait donc...
Ah, oui !
J’ai manqué d’amour, moi
Comme une plante d’eau...
...
 
 
 
***