dimanche 28 avril 2013


La chanson de l’orphelin    (Mort,mort,mort)
 (Paroles et musique : Serge Timmons)



Brassens est mort, Lennon est mort,
Félix est mort, Nino est mort
J’ai plus d’espoir, mon chien est mort
Ils sont tous morts…
Y sont partis, y r’viendront pus
On sait pas où c’qui sont rendus
Moi qui voulais les rencontrer
Avec eux jouer de la guitare
Peut-être qu’on aurait pu jammer
Un requiem qui swingue à mort.


Mon père est mort, ma mère est morte,
Même mon parrain que j’aimais ben
Mon oncle Émard, aussi est mort
Ils sont tous morts…
Ils m’ont laissé pauvre orphelin
Laissés pour mort, mort de chagrin
Moi qui pensais qu’c’était fini
Aussi la tristesse, les remords
Depuis qu’on avait aboli
Une fois pour toute la peine de mort

 
On pourrait-tu seulement mourir un peu
Le temps d’aller se refaire une beauté
Apprendre à vivre, puis revenir au jeu
Toujours le même, version améliorée

 
Le jour des Morts, dans mes temps morts
C’est en latin, une langue morte
Que j’écoute la prière des Morts
Y disent qu’yé mort, de sa belle mort
Y parlent-tu d’moé, j’bouge pus, j’fais l’mort
J’ai rien vu v’nir dans l’angle mort
On sait pas quand on va mourir
Pis on l’sait pas quand on est mort
Fa que j’présume qu’en attendant
Je suis un genre de mort-vivant

Vivant…


                                                                  Copyright © 2012  S. Timmons
 
 

dimanche 21 avril 2013


COUP DE VIEUX

 

   Quand j’ai réalisé mon âge, c’est comme si je venais d’apprendre que j’avais le cancer, que maintenant mes jours étaient comptés. Ce fut un choc. Je ne m’y attendais pas, je vous le jure.  C’est bête, mais je ne m’étais pas préparé.  Je pensais avoir trente ans.  C’est en remplissant un formulaire sur le web, quand j’ai reculé, reculé, reculé la date de naissance proposée avant de faire « enter », que j’ai eu un doute.  J’ai couru dans la salle de bain me regarder dans le miroir et je n’ai pas vraiment rien remarqué.  J’ai demandé à mon jeune de venir, puis c’est là que j’ai vu le vieux monsieur à côté de lui.  C’est donc vrai.


   Une date de naissance, un miroir, c’est ça soixante ans.  Rien que ça.  C’est presque décevant. Pas plus sage, pas moins en forme qu’on l’était ou ne l’était pas à trente ans.  On a besoin de lunettes, oui bon, mais à vingt ans les myopes aussi.  On a l’oreille plus dure et le sexe plus mou, oui bon, mais dans les deux cas on fera répéter, c’est tout.

 
   On ne se sent pas vieillir, et encore moins quand on est entre nous, la même bande de contemporains.  Je ne parviens pas à rejoindre ma sœur aînée; mon frère cadet se pense toujours plus jeune que moi.  C’est comme ça.  On se sent vieux que quand on nous le dit avec une certaine conviction.  Alors, on déprime un peu, on constate le stade avancé de son « cancer ». Vieillir, c’est notre désastre naturel. Il faut faire avec. Très tôt, on est chassé de l’enfance comme du paradis terrestre, et de décennie en décennie, c’est l’ÎLE qu’on voit s’éloigner d’un navire en dérive.     


   Bien sûr, il y a un état pire que la vieillesse : la maladie.  La souffrance n’a pas d’âge, voilà au moins une certaine justice.  Si on en faisait aussi un critère de sélection, on aurait, au final, d’une part ceux qui vont mal, et de l’autre ceux qui vont bien.   Alors, allons bien, à défaut d’aller jeune.  Pour l’instant encore, je suis de ceux qui vont bien, je m’en console... 
Et je constate que dans mon groupe, il n’y a pas tant de jeunes que ça!


   Vieillissons, puisqu’il le faut, vieillissons, mais jeunement.



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dimanche 14 avril 2013


JE

 

   JE, le seul sujet dans tout l’univers.  Que JE.   Tu, il, elle, nous, vous, ils, ne sont qu’objets.  L’existence n’a pas d’autres points de départ que JE.  Le MOI du JE ; la SEULE conscience de l’univers. 

   Le JE PENSE DONC JE SUIS de Descartes ne se comprend pas, ne se réalise pas sans le JE.  Le premier mot seulement suffit : JE.  Le reste c’est ce que vous voulez : penser, parler, puer…, et la conclusion c’est forcément d’être.  Et ce seul mot, JE, c’est tout le mystère.  L’indéfinissable.  C’est l’illusion commune, convenue, et pourtant à mon avis, le plus douteux concept.  La plus grande énigme; si JE n’est pas là pour prendre conscience de VOUS, comment pouvez-vous exister?

   On n’en sort jamais.  Il n’y a pas de conscience sans existence, et il ne saurait y avoir d’existence sans conscience.  Les philosophes depuis longtemps se sont interrogés : est-ce qu’un arbre, en forêt désertée, fait du bruit quand il tombe ?  Si on ne peut percevoir un son, est-ce que ce son existe ?  Si oui, tout ce qu’on ne perçoit pas est susceptible d’exister, car la conscience n’est pas nécessaire.  Mais tout et rien est une même chose.  S’il n’y a rien de définissable (par son contraire, son absence), qu’y a-t-il ?  Rien de définissable, c’est la même chose que RIEN.  Si nous étions tous sourds, absolument sourds, parlerait-on de bruit?  Tout ce qui est susceptible d’exister, mais qu’on ne percevra jamais, ne devinera jamais, ni par nos sens, ni par la raison (ou la science qui en est la mesure), ne saurait exister. 

   Nous sommes à l’âge de pierre au niveau de la CONSCIENCE UNIVERSELLE… si une telle conscience existe et est dominante. 

 

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dimanche 7 avril 2013


À bien y penser…

 


On lutte en venant au monde
On lutte en le quittant
On lutte tout le temps
Et bien inutilement.


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L’histoire au cinéma, tu la vois.  Dans un livre, tu la vis.

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Tout comme deux négatifs font un positif, ça ne m’affecte pas de passer pour un con pour un con.

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Un autodidacte n’a pas de diplôme et c’est bien normal, il n’a jamais fini d’étudier.

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Heureusement que je ne fais rien, parce qu’autrement je n’aurais pas le temps de rien faire.

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Le seul moment parfaitement heureux de notre existence a pris fin le jour de notre naissance.

L’avortement ne devrait être pratiqué qu’immédiatement après. 

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Être à la mode pour un créateur, c’est déjà être en retard.

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Perdre un amour, c’est comme perdre un enfant.
Ça ne se remplace pas.  Ça ne s’oublie jamais.

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La guerre, avec toutes ses horreurs, n’est heureusement que le fait de l’HUMANITÉ.  S’il fallait que les animaux s’en mêlent !


Chez eux, bien sûr, on lutte pour la femelle ou pour défendre son territoire, mais ça finit là.  Le perdant se soumet et on n’en parle plus.  Il n’y a pas rancœur, vengeance, complot.  La vie reprend et on s’accommode à un nouvel ordre des choses. 
 
Évidemment,  ils ne sont pas aussi évolués que nous…

 

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