dimanche 12 octobre 2008

Une autre lubie de poète. Excusez.


TALIBANNERIES



Et la guerre en Afghanistan ? Ben, il y a eu des morts. Oups! On avait oublié. Eh oui, c’est la guerre. On envoie des jeunes armés contre des gens armés dans un conflit armé … il y aura des tirs, il y aura des blessés, il y aura des morts. C’est la vie. C’est la guerre.

Oui, mais des morts quand c’est nos jeunes à nous, wô ! Là, on ne veut plus jouer. C’est des sauvages! Ramenez- nous nos jeunes. Mais on est bien embêté; parce qu’il y a des morts, on ne peut pas accepter que le sacrifice de leur vie soit vain, alors il y doit y avoir d’autres combats… et d’autres morts. Et parce qu’il y a des morts il faut gagner la guerre, aller jusqu’au bout pour ne pas perdre la face (devant l’ennemi et devant le peuple), pour ne pas se mettre vulnérable à la morgue de l’autre, pour ne pas laisser l’avantage… Problème!

Alors nos politiciens cherchent une issue convenable pour se dégager de ce guêpier. Les mêmes qui ont travaillé à nous y précipiter travaillent à nous en sortir. (Au moins ils travaillent).

Fallait-il aller combattre en Afghanistan? Moi, je dis non. Les vraies raisons étant toujours politiques, et la politique toujours au service de la domination, du pouvoir et du gain, alors c’est toujours des mauvaises raisons du point de vue humanitaire. Le restant c’est de la cassette : défense de la démocratie, des libertés, etc. On s’accommodait très bien des mœurs des talibans avant, pendant le commerce. Maintenant on croit qu’il faut sauver la population contre ces barbares (en les tuant, évidemment) qui empêchent les petites filles d’aller à l’école et font plein d’autres talibanneries. Les génocides au Darfour et ailleurs, attendront. Le monde est mobilisé à combattre une poignée de talibans (étudiants religieux). Ça nous fait sentir mieux moralement puis ça occupe la presse et nos jeunes.


Mais n’y a-t-il donc que des femmes et des enfants en Afghanistan?
Que font les hommes? N’est-ce pas leur guerre à eux (dont ils ne se préoccuperaient peut-être même pas) ? La population là-bas, comme partout ailleurs, n’est-elle pas plus nombreuse que la clique au pouvoir ? Ne peuvent-ils pas, comme toujours dans l’histoire du monde, se soulever un jour et renverser le pouvoir ? Peut-être que les mœurs des talibans ne déplaisent pas trop à la population masculine. Peut-être sommes-nous plus outrés que la population en général s’accommodant à cette culture (pas si loin de nous il y a cinquante ans). Qui dit vrai ? Qu’une population obéisse à un roi, un despote, une clique, un groupe de gens puissants (comme chez-nous), n’est-ce pas la même soumission, le même contrôle? Ne sommes-nous pas tous à être libérés ? Ne sommes-nous pas tous un peu « programmés » et quand même heureux, ou quand même malheureux, ou quand même ostracisés, ou quand même assujettis, complaisants, participants ???


$18 milliards que ça nous coûte. Plus d’une centaine de vies. Pendant ce temps meurent de faim des millions de gens, vivent sous des régimes inhumains des centaines de millions de gens… Et on se bat contre des roches et des exaltés à ce prix ! Avec la moitié on achetait une bonne partie de la population et il en restait assez pour convertir les leaders talibans en joviaux capitalistes.

Mais ça c’est un peu trop humanitaire… et la business est dans le militaire.



Mais je peux me tromper.



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