dimanche 2 septembre 2007

AVANT-PROPOS


Bien sûr qu’on écrit pour soi d’abord. Ce n’est même pas un exercice choisi. C’est une réponse systématique comme un réflexe involontaire à des stimuli qui vous assaillent le cœur et l’esprit. Bien sûr, même sur une île déserte j’écrirais mes réflexions, mes pensées, comme une recette de ce qu’on a préparé pour soi-même, pour continuer, pour ne pas recommencer toujours à zéro. Mais si je mets tout ça au propre, c’est donc pour publier ?


Publier c’est ouvrir la porte aux autres, les laisser entrer chez-soi. Ça demande une certaine impudeur, un sans-gêne parfois présomptueux, et dans mon cas, une insouciante entreprise : ils verront mon désordre mental, ils passeront des commentaires désobligeants sur mon intérieur, ils médiront de moi c’est sûr. Fini, ma belle intimité ! Peut-être que je ne pourrai même plus les mettre dehors. Et tout ça pourquoi ? Orgueil, narcissisme et vanité ? Probablement. J’HÉSITE.


Mais j’en aurais tellement voulu à Prévert, Brassens et tutti quanti de ne pas avoir ouvert leur porte. En publiant, ils m’ont reçu à leur table. Ce que j’y ai pris a modifié ma perception du monde. Je leur dois plusieurs instants de bonheur et de lumière. Ce que j’y ai pris, je le remettrai. À ma façon, sans grand génie, mais en bon disciple qui ouvre sa table à son tour, même sur son île déserte, pour produire un petit divertissement et susciter quelques réflexions aux futurs naufragés qui pourraient bien venir s’y échouer après ma mort. JE PUBLIE.

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