Bonhomme
Un éclair malveillant passa dans
les yeux du bonhomme de neige au moment où, dans un bruit d’enfer, surgit au
bout de la rue une déferlante énorme, que dis-je, une avalanche déboulant à
toute allure sur moi. J’eus juste le
temps de me lancer en arrière pour éviter l’ensevelissement.
L’instant d’après disparaissait
dans un nuage blanc la déneigeuse effrénée poursuivant sa course folle. Hébété,
je me retrouvai avec le même banc
de neige que j’avais mis une demi-heure à dégager. Je voulus crier, me battre, prendre à témoin
quelqu’un, et c’est alors que je
remarquai le bonhomme de neige qui me
regardait avec un sourire malicieux, un sourire en « v », forcément
un sourire méchant. Cette fois, j’en
étais sûr, les rires qu’il me semblait entendre dans mon dos à chaque effort de
mon pénible travail ne pouvaient venir que de lui. Tard le soir, seul sur la
rue, qui voulez-vous que ce soit ?
Moi qui avais pris mille précautions à
contourner cette affreuse chose que mes voisins, mal avisés, avaient
plantée trop près de chez moi. Ok, bonhomme, j’ai compris, t’aimes la
neige, hein ?
Au matin, plus de bonhomme!
Qu’une jolie colline toute blanche entre nos maisons avec dessous, riant
moins fort, vraisemblablement quelqu’un d’enterré vivant.
***
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire